Quatrième de couverture

Pendant la Seconde Guerre mondiale, des enfants d’une maison de correction fuient les bombardements et se réfugient dans un village de montagne. Leur éducateur les place sous l’autorité d’un maire convaincu qu’un mauvais enfant doit être supprimé «dès le bourgeon». Le jeune narrateur et son petit frère font partie de ce groupe de délinquants bientôt à la merci des villageois haineux, qui les contraignent à enterrer des animaux victimes d’une épidémie. Quand trois personnes meurent, contaminées, les villageois, pris de panique, abandonnent le village en y enfermant les enfants, qui prennent possession des maisons désertées et esquissent même les règles d’une vie en société. Temps suspendu, unique dans cette histoire de bruit et de fureur, où s’expriment les douceurs de la fraternité et les joies d’un premier amour. Malgré la présence d’un jeune Coréen et d’un soldat déserteur qui tentent de les aider, l’affrontement avec les villageois de retour ne pourra être évité.Cette impressionnante fable sociale écrite en 1958 appartient à la grande veine de Kenzaburô Oé. Densité, richesse d’analyse, foisonnement de l’imagination, violence, émotion : toutes les qualités du Prix Nobel se trouvent réunies.

 

 

Biographie de l’auteur

Kenzaburô Ôé est né en 1935 dans l’île de Shikoku au Japon. Il étudie la littérature française et soutient une thèse sur Jean-Paul Sartre. Ses premiers textes paraissent dans les années 1950. En 1958, il reçoit le prix Akutagawa, l’équivalent du prix Goncourt, pour Gibier d’élevage, adapté au cinéma par Nagisa Oshima sous le titre Une bête à nourrir. Seventeen paraît en 1961. Inspirée par l’assassinat du chef de fil du parti socialiste par un militant d’extrême droite de dix-sept ans, cette nouvelle évoque le Japon du début des années 1960 avec la recrudescence de l’ultranationalisme du parti impérial. En 1964, la naissance de son fils, handicapé, bouleverse sa vie comme son univers romanesque. Il s’inspire de ce drame dans un livre déchirant, Une affaire personnelle, récit des trois jours qui suivent la naissance de cet enfant. Dans les années 1980, Kenzaburô Ôé s’intéresse à la littérature latino-américaine et séjourne au Mexique où il enseigne à l’université. Il reçoit le prix Nobel de littérature pour l’ensemble de son œuvre en 1994. Écrivain original qui rejette le système des valeurs de la société existante et reflète les interrogations et les inquiétudes de la génération d’après-guerre, Kenzaburô Ôé incarne la crise de conscience d’un pays emporté par la fuite en avant.